Marché public
Les samedis à Granby
Depuis que je suis toute petite, mes parents et moi cuisinons des rouleaux impériaux!
Les passions de la cuisine et de l’entrepreneuriat ont toujours été très présentes dans ma vie.
En 2013, j’ai décidé de me lancer et cuisiner des rouleaux impériaux suivant les recettes familiales, pour ensuite les vendre au marché public de Granby.
L’année suivante, j’ai joint un autre marché, et ainsi de suite… jusqu’à une quantité de six différents marchés publics, de Granby à Val-David! Dû à la grande demande, j’ai alors commencé, en 2015, à vendre des produits dans les épiceries. Ce projet a aussi pris de l’expansion assez rapidement! Plusieurs épiceries locales, ainsi que des grandes chaînes populaires, ont cru en moi et mes produits, et les voilà qu’ils me donnent une chance à leur tour! Aujourd’hui, non sans effort, j’ai su gagner la confiance de mes clients, ce qui contribue à l’augmentation de la demande de mes produits à travers le Québec.
Né au Vietnam de parents chinois, mon père commença à cuisiner avec sa mère lorsqu’il avait à peine 4 ans. Elle lui disait : « Je vais te montrer à pêcher pour te nourrir ». Ce que mon père m’enseigna par la suite. Après la guerre du Vietnam, mon père décida donc de faire comme plusieurs et se sauver pour un monde meilleur, accompagné de sa femme et son fils de 8 mois. Ils prirent un bateau de 60 pieds avec 295 passagers. Forcé de jeter tout ce qu’ils possédaient par-dessus bord dû au nombre trop élevé de passagers à bord, il ne leur restait plus rien sauf une petite chaîne en or cousu dans le rabat du chandail du bébé. Après 2 jours en mer à haute température, la nourriture périma. Il ne restait qu’un demi-litre d’eau par personne par jour.
Après 6 jours sur le bateau, une sévère tempête frappa. Mon père aidait les gens malades et faibles dans la cale. Sa femme lui lança : « Aimes-tu ton fils? Veux-tu le sauver? Si oui, montons sur le quai! ».
Elle lui donna le bébé dans les bras, mon père lui donna ensuite la main pour monter, mais soudainement le bateau chavira. La main de sa femme qui ne savait pas nager glissa entre ses doigts… Il nagea jusqu’à la rive… Seul avec son fils.
La Malaisie n’ayant pas le choix, les accueillit dans un camp de réfugiés pendant 3 mois et 25 jours. Il vendit la petite chaîne en or pour 44 $ et acheta des arachides qu’il revendit pour acheter plus de nourriture. Le 26 mars 1979, mon père et mon frère pouvaient finalement prendre l’avion pour atterrir au Canada, à Montréal. Ensuite, il resta à l’hôtel le Castel à Granby, et après 2 semaines, il se trouva un travail dans une cuisine de soir. Le jour, il allait a l’école apprendre le français!
S’en suivit la rencontre d’une petite Québécoise… Ma mère!